Guide d'initiation « Dessin au clair-obscur » De Philippe Flohic (partie5)

Un paysage

Le paysage est un thème plus « passe partout, il offre plus d'interprétation dans notre exécution, contrairement à un portrait par exemple qui demandera une ressemblance plus pointue.

Etude de l'homme en canoë

Pour aborder la thématique du paysage, nous allons nous servir de cette magnifique photographie de © Peter Bowers.

Analyse de l'image :

Le premier plan est occupé par la masse de l'eau. Le reflet de l'embarcation au centre avec l'homme s'y reflète. La rame qui vient d'agiter l'eau apporte avec cette ondulation une brillance de lumière qui rejoint en surface l'arrière du canoë. La partie gauche du canoë est dans une ombre propre, sa partie droite bénéficie du reflet de l'eau sur ce côté.

La rame se trouve dans l'axe coude gauche et épaule/main droite du rameur et apparaît beaucoup plus claire..

Au second plan, la ligne des arbres est dans la valeur la plus sombre. Les détails de certaines branches sont bien net.

Pour finir, l'arrière-plan est occupé lui aussi par une épaisse brume présentant diverses différentes tonalités

Simplification en forme simple de la scène :

l'homme et le canoë, si l'on y inclut leur reflet tiennent aisément dans une forme de losange. Nous pouvons par deux tracés oblique séparer les éléments boisés du couloir central ou évolue la brume.

La source de lumière arrive principalement du haut et de l'arrière-plan. La valeur sombre des arbres et de l'homme sur son canoë nous conforte dans cette affirmation.

Les deux grandes masses d'arbres peuvent être simplifiées en formes simples. Tout comme l'homme et son embarcation, un losange dans ce dernier cas.

De la même façon, la valeur la plus claire de cette scène est contenu dans une forme qui rappelle une étoile.

N'oubliez pas de réserver des marges sur le bord de votre feuille.

L'esquisse initiale reprends les formes imaginées mentalement lors de l'anayse de notre modèle visuel.

Une fois mon esquisse en place, je travaille les proportions comme je l'ai fait sur les études précédentes.

Je compare telle forme à telle autre. Je rectifie un tracé trop long, trop court. Une courbe trop petite, trop longue par rapport à sa voisine.

Je préserve les zones négatives. Cela peut correspondre par exemple à l'avant-dernière valeur sombre (la teinte du papier)

qui doit rester exempte de tout pigment, aussi bien de fusain que de pastel blanc.

À ce moment, votre cerveau doit être en ébullition et c'est normal.

Le tracé des ombres.

Je poursuis en donnant à la zone arborée un rendu global uniforme. Pour cela, j'applique du fusain sur toutes la surface des arbres et les fonds aussitôt avec mon estompe numéro 1. Le rendu final doit correspondre à l'avant-dernière valeur sombre de mon échelle.

Le contrôle des bords.

Avec un mouvement elliptique, plus ou moins ample en fonction de la zone ou je me trouve, je trace avec la tonalité la plus foncée les contre-jours omniprésents sur cette étude. On retrouve cette valeur notamment dans les arbres, la silhouette de l'homme, le côté gauche du canoë.

À partir de maintenant, s'est un succession de tracés, d'estompage qui vont permettre d'établir sur toute la surface de ma feuille un équilibre global harmonieux.

Il faut passer du temps sur chaque tracé. Chaque estompage dois faire l'objet d'une comparaison sur la zone estompée limitrophe.

Alternez, la mignonnette et l'estompe. Travaillez sur toutes les zones de votre feuille. Observez continuellement votre image de référence.

Délimitez les zones avec une valeur correcte.

À l'aide de la gomme bien effilé, effacer le fusain pour donner une valeur claire à cette zone.

Je termine par les détails, le tracé de la valeur la plus claire. Là aussi, n'abusez pas du blanc, cela nuira à l'ensemble de votre étude. Il faut trouver le juste milieu, ni trop, ni pas assez.

Si vous avez sous la main un pastel tendre, vous pouvez comme moi ajouter quelques touches dans les zones les plus vives de lumière.

Le traitement graphique d'un paysage, demande un minimum de précision . Biensur beaucoup moins qu'un portrait par exemple, mais il doit quand même requérir toute notre attention. Même dans le cadre d'une étude comme ici.

Un minimum de patience est requis pour rendre une atmosphère

Quelques-uns de mes dessins réalisés au cours de ces 15 dernières années.

Je vous présente ci-dessous quelques-uns de mes dessins créer durant ces 15 dernières années. J'en profite pour vous donner quelques indications sur certains d'entre eux.

Les traits d'un visage d'enfant et d'un adulte sont différents, mais le traitement graphique peut être identique.

Sur ce modèle d'homme de dos, j'ai favorisé la valeur du papier (la teinte telle quelle). Cette valeur correspond à l'avant-dernière valeur sombre de mon échelle.

Le portrait de Géronimo à fait l'objet d'un soin attentif dans sa phase d'estompage. Les liaisons entre chaque valeur est subtile. Un aspect des plus harmonieux se dégage de l'ensemble.

Pour ce portrait de chat au fusain. La pose est classique de 3/4 vers la gauche. La lumière naturelle vient de la gauche (l'information est donné par les reflets dans les yeux). Le fond neutre fait bien ressortir la robe du chat.

Le même modèle, dans une pose plus originale. Ici, le jouet met en action le chat. Le rendu de la matière plastique de cette maisonnette est reproduit en un minimum de tracé. Cependant, le travail de l'estompage a était primordial pour obtenir cet effet.

L'ombre portée de la moustache apporte à ce portrait un effet de profondeur intéressant. L'estompage est minimal, les zones ou le tracé du fusain est encore visible donne un aspect « brut » à cette étude représentant Dali.

Sur cette étude de phare, s'est la valeur la plus claire de notre échelle qui est mise en vedette. Le pastel Rembrandt est ici fortement sollicité, attention de bien placer son tracé, sinon l'effet de haute lumière peu devenir un véritable fiasco visuel.

Dans cet exemple, nous avons du mal à faire le focus sur une zone précise. Habituellement sur un portrait le regard se porte sur les yeux. Dans ce cas, la bouche et le nez sont eux aussi bien net. l'effet de « focus » est diminué.

Sur ce portrait de Fernandel, le rehaut de lumière sans aucun estompage apporte une dimension de rudesse aux traits du visage de l'acteur. L'aspect dramatique lié au sujet du film est ainsi respecté même dans son traitement graphique.

Conclusion

Nous arrivons à la fin de ce guide, accordons-nous un moment afin de faire un point sur nos acquis :

  • Nous connaissons le matériel de dessin qui entre en action dans notre apprentissage
  • Nous savons le préparer afin qu'il soit opérationnel et utilisé de façon la plus judicieuse possible.
  • Nous avons fait nos premiers tracés au fusain, utilisé l'estompe, la gomme mie de pain.
  • Nous avons enfin établi une échelle de valeurs. Elle va nous servir « d'étalon » dans nos futures études.
  • Nous connaissons l'importance de la source de lumière et ses conséquences sur notre modèle.
  • Nous connaissons deux type d'ombres qui intervienne dans le dessin au clair-obscur.

Je vous félicite d'être arrivé à ce stade, suivi mes consignes et les avoir mis en application avec le meilleur de vous-même. Vous possédez maintenant une bonne base pour continuer votre apprentissage du clair-obscur.

L'acquisition d'une méthode de dessins, si la théorie s'acquière en quelques heures, sa pratique requière quant à elle pas mal de mois, d'années, je ne vous apprends rien. Mais un levier va grandement favoriser son apprentissage, s'est votre motivation. Je ne le répéterai jamais assez commencer en abordant de simple sujet d'étude, des détails. Mis bout à bout, toutes ces portions d'études vont faire grossir votre capital de confiance en vous.

Les sujets plus complexes, abordez-les plus tard, lorsque vous serez plus aguerris pour les traiter sereinement.

Concernant ce guide, les objectifs atteints, je viens de les énumérer. S'est plutôt pas mal non pour une « initiation ».

Je suis vraiment fier d'avoir pu vous accompagner dans cet apprentissage du dessin au clair-obscur.

Si vous avez travaillé sérieusement, j'en suis sûr, vous posséder maintenant une bonne base pour poursuivre votre expérimentation. Car une s'agit bien d'une expérience individuelle que vous avez débutée, propre à chacune et chacun d'entre vous. Vous allez y ajouter votre propre sensibilité, cela va donner une signature à vos futures œuvres. Maintenant, ce guide doit trouver son lecteur, sa lectrice. Qu'il suscite en lui l'envie de se dépasser.

À ce moment-là, mon objectif sera atteint.

Philippe Flohic, Launaguet novembre 2019.

Retrouvez mon activité artistique sur mon blog

Je poste régulièrement des articles et exercices à faire sur le dessin au clair-obscur. Vous pourrez ainsi continuer votre apprentissage.

www.philippeflohic.fr

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